Il souriait. Le genre à illuminer tout le quartier…

Ecrire, décrire, sourire.

Partager avec vous les mots qui coulent du bout de ses doigts…

Elise pose sa plume sur le blog de Zelles Ô Féminin pour notre plus grand plaisir.

Ce matin, en revenant d’avoir été conduire les enfants, je ressassais les idées noires de la journée d’hier, et la peur, et la colère. Il pleuvotait, il faisait moche comme dans ma tête. Soudain, j’ai aperçu un type en train de marcher, une mallette à la main, le visage picoté par les gouttelettes de pluie.

Il souriait.

Bon sang, ce gars était là, foulant le trottoir à grandes enjambées, tout seul, par un matin gris et triste. Et il affichait deux yeux rieurs et un putain de sourire. Le genre à illuminer tout le quartier.

Était-ce la blague qu’un ami lui a racontée récemment lorsqu’ils ont partagé une Guinness en se remémorant leurs vacances en Irlande? Le souvenir de ses contorsions, à l’aube, pour dégager son épaule prisonnière du corps tiède de la femme qu’il aime? Les pitreries de son petit garçon à la table du déjeuner et la grosse voix qu’il a dû prendre pour lui interdire de se mettre des Miel Pops dans le nez? La perspective de consacrer sa journée à un projet qui le passionne et pour lequel il a enfin décroché des fonds?

Ou peut-être souriait-il tout simplement parce qu’il était heureux d’être en vie ce matin.

J’ai trouvé que c’était une raison largement suffisante.

Et j’ai souri à mon tour.