Avant, j’étais experte à trouver les causes des problèmes que tous les parents pouvaient avoir avec leur rejetons.
Puis, j’en ai eu TROIS, bien à moi!! Et chaque jour apportait une variante du jour précédent.
– Je veux le verre rose! pas celui là!!! l’est mochhhh cuilàà!!
– C’est lui qui m’a frappé!
– c’est pas mwouaaa, c’est elllllleuuuu…
– Beurk…j’aime pas ces kellogs!!
Au bout du compte, ils m’épuisaient. Puis je me suis mise à m’entendre et m’écouter parler! Exemple:
l’enfant: cette émission de télé est nul et ennuyeuse.
MOI: non, ce n’est pas vrai. C’est très intéressant.
l’enfant: C’est bête.
MOI: C’est éducatif
L’enfant: NON C’est nuuulll
MOI: Ne parle pas comme çaaaaa!
Voyez vous ce qui se passe?
Non seulement nos conversations tournaient en dispute, mais en plus, je répétais sans cesse à mes enfants de ne pas faire confiance à leurs propres perceptions, de se fier plutôt aux miennes.
Au cours des semaines suivantes, j’ai essayé de me mettre à la place de mes enfants…. »supposons que j’aimerais voir cet adulte, si important dans ma vie, comprendre comment je me sens.. »
A la suite de quelques bouquins, expériences et pratiques, pour prodiguer les premiers soins à un enfant en détresse, nous devons:
– l’écouter très attentivement
– accueillir ses sentiments à l’aide d’un mot ex: » hum…je vois…Oh!.. »
– nommer ses sentiments » houuu lààà ça à l’air frustrant? »
– utiliser l’imaginaire pour répondre à ses désirs. » j’aimerais pouvoir faire mûrir la banane pour toi tout de suite! » 😉
Mais bien au delà du vocabulaire, ce qui compte le plus, c’est l’attitude. Si notre attitude ne repose pas sur la compassion, tout ce que nous disons à l’enfant sera perçu comme mensonger ou manipulateur. C’est lorsque nos paroles sont empreintes d’un véritable sentiment d’empathie qu’elles parlent directement au coeur des enfants.
Il est vrai que pour la plupart d’entre nous, cela ne nous vient pas naturellement à l’esprit de dire des choses telles que:
– Eh! Tu me paraît bien fâché?
– Tu dois être déçu?
– Hum! Tu ne sembles pas certaine de vouloir aller à cette fête;
– j’ai l’impression que tu es réellement contrarié d’avoir autant de devoirs? etc…
Et pourtant c’est le genre de phrase qui réconforte les enfants et qui les rend libres de faire face à leurs problèmes. ( En passant, ne craignez pas d’utiliser des mots compliqués. La façon la plus facile d’apprendre un nouveau mot est de l’entendre dans un contexte approprié.)
En conclusion:
La question « Pourquoi? » ne fait que s’ajouter à leur problème.
Très souvent, les enfants ne savent pas pourquoi ils se sentent de telle ou telle façon.
Ou bien, ils sont réticents à en parler parce qu’ils craignent que leur raison ne soit pas assez bonne aux yeux de l’adulte: « Tu pleures pour ça? »
En entendant: « Je vois que quelque chose t’attriste » un enfant malheureux reçoit beaucoup plus de soutien que s’il entend : « Que s’est-il passé? » ou encore « Pourquoi te sent-tu comme ça? »
Il est plus facile de parler à un adulte qui accueille ce que nous ressentons qu’à celui qui nous presse de fournir des explications. 😉
En pratiquant tout cela, on n’oublie pas le….. je respiiiiiiiire….;-)

Anne,
Ajouter un commentaire