« Prendre soin de soi, c’est accepter d’aller mal de temps en temps. » Alain Ferrant
Rien ne nous touche davantage que de voir un être aimé souffrir. Quand un proche traverse une épreuve et s’en trouve affaibli, on dirait que notre amour devient spontanément un peu plus grand, un peu plus puissant. Comme si notre cœur se distendait au maximum pour l’envelopper et garder cette personne à l’abri.
C’est un phénomène très commun, qui n’étonne personne ici. Or, quand j’y pense, une petite question me vient parfois à l’esprit… une question qui s’adresse à la fois à vous et à moi : pourquoi, mais vraiment pourquoi ne nous réservons-nous pas le même traitement?
Vous l’avez certainement remarqué également : on a énormément de difficultés à se tendre la main pendant nos moments de faiblesses. Non seulement on ne s’accueille pas avec une grande douceur, mais si on le pouvait, on courrait dans l’autre direction. D’une certaine façon, on s’abandonne au moment où on a le plus besoin de nous.
Pour ma part, j’ai réalisé que je traverse souvent les périodes difficiles avec une sorte de honte subtile – la vague sensation d’avoir failli à quelque chose. Comme si ces moments étaient des échecs, comme si je devais avoir toute la force de mon cœur humain sans aucune de sa vulnérabilité. Je ne serais pas étonnée que ce soit votre cas également. Pour plusieurs raisons qui remontent généralement à très loin et qu’on pourrait analyser longuement devant un bon smoothie aux fraises, on a conclu que perdre nos moyens était inacceptable.
L’équation est donc plus ou moins la suivante : on rencontre une épreuve, on est secoué… Puis une fois qu’on est bien ébranlé, on se juge de l’être. Ainsi, non seulement a-t-on mal, mais on doit composer avec notre propre présence hostile par-dessus le marché! En anglais, il y a une expression que j’aime beaucoup : to add insult to injury. C’est exactement ce qu’on fait – empirer la blessure en se blâmant de se l’être infligée. C’est l’insulte suprême qu’on peut se faire, il me semble… Utiliser sa propre souffrance comme une arme pour se blesser.
Cette tendance est particulièrement prononcée chez les personnes comme vous et moi qui ont étudié leur monde intérieur et qui en comprennent les mécanismes, bien sûr. On sait exactement ce qu’on pourrait faire pour être moins affecté, alors on s’en veut de ne pas être à la hauteur. On se dit que si on avait travaillé sur nous davantage, on ne serait pas aussi affecté. Oh, et c’est peut-être vrai. Mais à cela, je réponds : et puis? Ne pas réussir à mettre en pratique tout ce qu’on sait fait partie de l’expérience humaine, aussi! Et surtout, il faut comprendre que le désir de devenir une personne profondément épanouie et la croyance qu’on ne devrait pas souffrir sont deux choses très différentes. Il n’y a rien de spirituel ou d’élevé à se refuser le droit d’avoir mal, et on ne deviendra certainement jamais heureux en se refusant le droit ne pas l’être.
Si vous traversez une période de faiblesse en ce moment, vous avez donc une belle occasion : celle d’utiliser cette phase pour vous aimer non pas un peu moins, mais un peu plus. Celle de vous prouver que vous êtes là pour vous quand ça va bien, mais quand ça va moins bien, aussi. Ainsi, vous cultiverez en vous une paix de plus en plus profonde… une sorte de tendresse inconditionnelle qui n’aura peut-être pas l’éclat du bonheur, mais qui vous accompagnera tout en douceur dans chaque petit moment de votre vie.
Source : Marie Pier Matin Magique
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